Pour remédier à la pénurie de médecins dans certains territoires, le gouvernement a décidé de prendre la médecine à bras le corps, ou plutôt à bras le web, en édictant le 19 Octobre 2010 un décret relatif à la télémédecine, découlant de la loi HPST (Hôpital Patient Santé Territoire) de 2009.
La télé-quoi? Oui oui, vous avez bien lu, la télé-médecine : des actes ou avis médicaux réalisés à distance, au moyen d’Internet par le biais notamment de mails et de webcams. Alors, finie l’attente dans les cabinets médicaux ou les services hospitaliers? il vous suffira d’allumer votre ordinateur chez vous, comme cela se fait déjà dans certains pays (Suède, Suisse, Etats-Unis).
Bon, le décret, qui veut réglementer une pratique de conseils médicaux généraux existant déjà en ligne mais sans prescriptions ni conseils personnalisés, définit quand même les actes concernés, au nombre de cinq: la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance médicale, la téléassistance médicale, et "la réponse médicale donnée dans le cadre de la régulation médicale" des urgences ou de la permanence des soins.
Bon, le décret, qui veut réglementer une pratique de conseils médicaux généraux existant déjà en ligne mais sans prescriptions ni conseils personnalisés, définit quand même les actes concernés, au nombre de cinq: la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance médicale, la téléassistance médicale, et "la réponse médicale donnée dans le cadre de la régulation médicale" des urgences ou de la permanence des soins.
Comme la (télé)vision, la (télé)communication ou le (télé)achat, la médecine se dématérialise donc sans complexe ni questions ou presque, pour pallier le déficit de cabinets dans les "déserts médicaux" que sont certaines régions françaises.
Pourtant, la dématérialisation de la science de la santé humaine pose question: non seulement en terme de fiabilité d’un diagnostic posé en l’absence physique du patient (!!), de la protection des données personnelles sensibles que constituent les données de santé sur la toile, qui plus est, mais encore de déontologie même des médecins:
En effet, quid si le site du médecin ou la connexion du patient n’est pas ou mal sécurisé? Quelle garantie quant à l’identification du médecin et/ou du patient? Que devient la relation privilégiée entre médecin et patient, le secret de la consultation? Beaucoup de praticiens sont d'ailleurs réticents à dépasser le stade du conseil personnalité général par téléconsultation, ou à conseiller des patients qu'ils ne connaitraient pas suffisamment pour les déjà avoir rencontrés et examinés physiquement. L'Ordre des Médecins a également exprimé son opposition à la délivrance de prescriptions à distance.
Si le décret met en avant l’information du patient et son consentement essentiel à l’acte télémédical, il n’apporte aucune réponse précise à ces interrogations pourtant fondamentales. Pourtant, ce dispositif devrait être rapidement mis en œuvre début 2011 selon le Ministre de la Sante, Roselyne Bachelot...
Une application rapide qui semble occulter ou sous-évaluer le côté technique de la webmédecine qui nécessite a minima une connexion internet et une webcam.
Or les zones de France en manque de cabinets médicaux, isolées géographiquement, et précisément ciblées par ce service de télémédecine, ne seraient-elles pas aussi celles où les connexions internet sont les moins développées et les moins fiables, ces fameuses zones blanches, qui ne sont pas non plus connues pour être peuplées de geeks suréquipés. Alors avant d’envisager de soigner à distance, ne faudrait-il pas au préalable s'atteler à réparer la fracture numérique?
Qu’en pensez-vous?
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