Pas une, mais deux.
La première est bien connue. Il s'agit de la divulgation de masse d'informations confidentielles de l'administration Etats-unienne. Tout le monde la commente. Je n'y reviens pas davantage.
La deuxième affaire Wikileaks, ou plutôt la tragédie Wikileaks, pour reprendre le titre du remarquable billet de Christian Fauré, c'est la technique de chasse employée par les gouvernements contre le fameux site Internet.
Cette deuxième affaire a, jusqu'à présent, suscité moins d'attention. A mon sens, pourtant, elle est bien plus importante et intéressante que la première. Car elle concerne les structures fondamentales de nos sociétés démocratiques.
Les faits sont clairement rappelés dans cet article du Figaro. Je les reprends tels quels :
- vendredi 3 décembre, Eric Besson a demandé l'interdiction de l'hébergement du site en France, sur les serveurs de la société OVH ;
- le même jour, le prestataire de Wikileaks, EveryDNS.net, a interrompu l'accès au site Internet, au prétexte d'attaques massives par déni de service (DoS).
Aujourd'hui, le site n'est toujours pas accessible.
Ainsi, des gouvernements sont capables de sélectionner sur Internet les contenus qui ne leur conviennent pas et de les éliminer, simplement en exerçant des pressions sur les serveurs DNS. Des pressions politiques (l'intervention de Eric Besson) ou des pressions technologiques (les attaques par déni de service).
Cette deuxième affaire Wikileaks est une illustration idéale-typique de ce qui se produit lorsqu'une discrimination est introduite dans le transport de données sur Internet.
Pensez qu'aujourd'hui il n'est pas possible d'accéder au site wikileaks.com. Et si c'était VOTRE site, ou votre blog, qui était ainsi rendu inaccessible ?
Parce que les libertés d’expression et d'information reposent sur l'architecture technique d'Internet ;
Parce que cette architecture peut, on le voit, être facilement sujette à pression ;
Parce qu'elle est donc le maillon faible de nos libertés fondamentales ;
La neutralité du réseau est vitale et doit être protégée.
Protégée par la loi.
La neutralité du Net n'est pas une abstraction. C'est une liberté fondamentale.
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