mardi 19 octobre 2010

Des amis qui nous veulent du bien

L'enfer est pavé de bonnes intentions dit l'adage. Amazon, Apple, Bing éclairent notre conscience et guident nos choix. Leurs bonnes intentions vont-elles faire de nos vies un enfer?

Trois nouveaux brevets viennent d’être autorisés par la législation américaine, beaucoup plus souple en matière de brevetabilité. Mais leurs applications concerneront nécessairement l’Europe, via l’acquisition de matériel ou l’accès aux services multimédia. Alors autant s’y intéresser.

Apple invente un logiciel pudibond et éducatif : le « Text-Based communication control for personal communication device ». Il surveille le langage des jeunes. S’inspirant du contrôle parental, il permet aux parents de censurer les SMS indécents de leur progéniture. Il inclut même un correcteur d’orthographe et de grammaire pour lutter contre les déviances linguistiques du « texto ». Rassurons-nous, il ne s’agit que de corriger les écarts de langage de nos enfants. Et les inciter à adopter un vocabulaire – et donc des idées – plus convenable(s).

N’allons pas imaginer un futur outil de censure !

Sauf en Chine, peut-être, qui tient particulièrement à préserver la moralité de ses citoyens. Depuis peu, les opérateurs téléphoniques ont reçu l’ordre d’alerter la police en cas de détection d’un message « malsain ». Le contrevenant peut alors voir son service de messagerie suspendu – ou pire ?

Dans un tout autre registre, Amazon veut rendre ses acheteurs écologiquement responsables. Le nouveau brevet obtenu par le géant du commerce électronique permet au consommateur de calculer l’impact carbone de ses achats en ligne. Il incite donc à choisir le produit le plus respectueux de l’environnement. Au prix d’une légère hausse du temps d’attente et du coût, voilà notre conscience « verte » redorée.

Pour clore, Bing vient d’intégrer dans son moteur de recherche de nouvelles fonctionnalités dites « sociales », en s’appuyant sur les données disponibles sur Facebook. Lors du traitement d’une recherche (musique, restaurant, etc), Bing va analyser les préférences des membres de notre réseau social, identifiées grâce à la fonctionnalité « J’aime ». Il peut ainsi présenter prioritairement les choix favoris de nos amis. Et influencer notre décision.

Trois nouvelles façons pour nous aider à penser, enfin. Les plus pragmatiques diront que, de toute façon, le libre arbitre n’existe pas. Soit. Mais devons-nous laisser les nouvelles technologies penser – et choisir – à notre place ?

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