mercredi 1 septembre 2010

La fabrique du vivant : La révision des lois de bioéthique va probablement passer à coté

L'Île du docteur Moreau
Dans L'île  du docteur Moreau, H.G Wells imaginait une ile peuplée de créatures monstrueuses, mi-hommes mi-bêtes,  « fabriquées » à partir d’animaux par un chirurgien, le docteur Moreau, dans le but de comprendre la nature de humanité

Ce qui était anticipation en 1896, date de publication du roman, est aujourd'hui très largement dépassé par les avancées de la science du vivant.
File:ADN animation.gif

Aujourd'hui, pour créer du vivant, il n'est plus besoin de greffes, de bistouris et de scalpels. C'est au niveau même de l'ADN des cellules que les biologistes savent intervenir.

Mieux encore, en mai 2010, des chercheurs du J. Craig Venter Institute ont fabriqué la première cellule viable à partir d'un génome artificiel.

Technology Review a consacré un reportage à la méthode employée (à visionner ici).

Dorénavant, il est donc purement et simplement possible de créer artificiellement de la vie.

Certes à un niveau encore très rudimentaire, puisqu'il s'agit de bactéries, dotées d'un nombre relativement restreint de gènes (environ 900, à comparer aux 30.000-40.000 gènes de l'ADN humain). Mais de la vie tout de même !

Créer de la vie, c'est à dire accomplir l'oeuvre de la nature (l'oeuvre divine diraient certains).

Vertigineux, n'est-ce pas ?

Les questions posées par L'île  du docteur Moreau ne sont pas prêtes de s'éteindre !


Les lois sur la bioéthique doivent être révisées en 2010. La ministre de la santé a présenté aujourd'huil e projet de loi à la presse. Le texte du projet devrait être soumis au conseil des ministres à la fin du mois de septembre.

Vous trouverez ici la synthèse de presseA lire cette synthèse, qui n'émane pas du ministère, il semble que la révision soit minimale. Il n'y est pas question de la fabrique du vivant et d'un éventuel encadrement de cette pratique. 

Par ailleurs, au moment où j'écris ces lignes, le texte même du projet de loi n'est pas disponible. Impossible donc d'y jeter un oeil de juriste. 

C'est regrettable et augure mal de la qualité d'un débat public sur cette question fondamentale. 

D'un point de vue humain  et moral évidemment. Mais aussi - surtout ? - d'un point de vue scientifique, technologique et donc, également, d'un point de vue de compétitivité économique.

Madame Bachelot a-t-elle lu L'île du docteur Moreau ?

Et vous ?

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